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Concours de la 9e | Dernier jour : Pour voir grand son avenir !

 

Mus par la volonté de briller, d’aller de l’avant et de fixer les objectifs d’une orientation réfléchie et d’un bac que l’on veut aussi réussi, voilà, en somme, la vision que permet d’intercepter le présent concours. Reportage.

Les élèves inscrits en 9e année de l’enseignement de base et qui ont répondu présent au concours national dr la 9e ont passé, hier, le dernier examen. Pour eux, il s’agit d’une épreuve de taille, qui les place dans une situation de défi : réussir le concours signifie, indéniablement, être conforme aux critères d’un bon élève sinon faire partie de l’élite estudiantine.

Mus par la volonté de briller, d’aller de l’avant et de fixer les objectifs d’une orientation réfléchie et d’un bac que l’on veut aussi réussi, voilà, en somme, la vision que permet d’intercepter le présent concours. Malgré leur jeune âge, les candidats témoignent d’ambitions, de sérieux et de planification de l’avenir. Au sortir des bancs de l’établissement, après avoir passé l’examen des mathématiques, les discussions se font ferventes entre ces jeunes et leurs familles.

Il est 10h00, en ce mercredi 21 juin 2023. Devant le lycée Ibn Khaldoun, à Tunis, une foule hétérogène d’élèves, de parents et d’enseignants s’est formée spontanément et jovialement.

Des sourires, des phrases d’encouragement, des accolades, des plaisanteries, tant de signes de consolation, d’affection et d’appui partagés entre les élèves et leurs proches. Asma Ben Salah et Gh, parente préférant garder l’anonymat, s’impatientent de voir leurs enfants sortir. «C’est le couronnement d’une année de travail acharné et de beaucoup de stress», indique Asma. Elle juge que le programme de la 9e est assez long, impliquant une révision accélérée tout au long de l’année scolaire. «La complexité du programme est amplement justifiée. Le concours n’est pas n’importe lequel. Il s’agit d’un concours national qui permet de montrer le vrai niveau des élites», ajoute-t-elle, convaincue. Néanmoins, son fils, sous pression, a failli lâcher prise. En voyant ses camarades prêts pour l’épreuve, il a fini par reprendre les choses en main et tenter l’expérience.

Gh. décrispe enfin ses traits du visage en voyant sa fille sortir. Saba Alioua vient retrouver le réconfort auprès de sa mère qui l’a toujours épaulée. Cette jeune fille a soutenu son rythme de révision tout au long de l’année. «Mais à la fin de l’année, les cours sont devenus difficiles surtout pour les matières scientifiques, notamment les sciences naturelles et l’ingénierie», avoue-t-elle. Saba est ravie d’avoir passé le concours. «C’est une expérience qui me permet d’avoir un avant-goût du baccalauréat. Je pense que le vrai trac sera au bac», indique-t-elle, amusée et confiante à la fois.

Trop long, l’examen !

Intéressée par la question, Ala voulait dire un mot sur l’examen passé en ce jour. Cette élève qui avoue détester les mathématiques a trouvé l’examen trop long. «Il fallait lui accorder plus de deux heures à mon avis, surtout qu’il comptait trois questions sur l’ingénierie, ce qui n’est pas à résoudre rapidement», indique-t-elle, mécontente. Ala vient de passer le concours sans pour autant aspirer à rejoindre le lycée pilote. «Au début de l’année, j’ambitionnais d’accéder au lycée pilote. Mais à force de soutenir un rythme accéléré, je crains de ne pas avoir le souffle. Ce qui compte pour moi, désormais, c’est d’avoir un bon niveau et de réussir avec mérite», précise-t-elle.

C’est injuste !

Mariem Dabboussi étale les différentes failles de l’examen. Elle le fait d’une manière objective, dénonçant une petite injustice qu’a subie sa classe, cette année.

En effet, Mariem et ses camarades de classe sont restés près de deux mois sans cours de maths, et ce, en raison de l’absence du professeur. Ils ont eu droit, par la suite, à des cours donnés par un professeur remplaçant qui a eu du mal à rendre le programme intelligible. «Les cours étaient trop résumés pour être compréhensibles. L’examen que nous venons de passer me semble inapproprié, car les questions n’étaient pas claires et les exercices atypiques. Ce qui est sûr, c’est qu’il a nécessité beaucoup de concentration», indique-t-elle. Et d’ajouter qu’en dépit d’une bonne révision, passer le concours de la 9e représente un stress confirmé. Mais la volonté de réussir prend toujours le dessus. Mariem vient de passer le concours. Elle passera également le bac dans quelques années. «Je vais opter pour la filière technique, car je trouve qu’elle est fort prometteuse et qu’elle me rendra capable d’embrasser une carrière honorable en tant que chercheure», indique-t-elle, déterminée.

A quand la réforme du programme ?

Dans son parcours, Mariem s’appuiera aussi bien sur sa persévérance, son esprit critique et analytique, mais aussi sur le réconfort et l’accompagnement de son papa. Abderraouf Dabboussi, en dépit de son mécontentement quant à l’absence du prof de maths deux mois durant, a encouragé sa fille à passer le concours. «J’ai besoin de connaître le véritable niveau de ma fille, surtout que le système de l’enseignement primaire n’est plus vraiment à cheval sur le mérite. Heureusement qu’un concours national puisse au moins nous rendre la vision claire. Je soutiendrais ma fille afin qu’elle s’aligne parmi les meilleurs à l’échelle nationale et qu’elle réussisse son bac avec brio», souligne-t-il, avec dévotion.

Ce papa tient, aussi, à avancer son avis sur le programme de l’enseignement. «Je trouve, poursuit-il, qu’il est temps de réviser le programme de l’enseignement de base en misant, essentiellement, sur les matières de base. Infliger plus de trente heures de cours par semaine aux élèves ne peut que leur rendre la vie difficile, stressante et réduire sensiblement leur capacité à réviser en bonne et due forme».

De l’estime de soi…

Mohamed Yassine Laâlaâ et Abdelmajid Laâlaâ sont des cousins qui passent, tous les deux, le concours. Mohamed Yassine a trouvé l’examen des mathématiques facile puis un peu difficile à la fin. «L’examen de français était facile aussi mais le volet de l’expression écrite n’était pas à la portée de tous. L’examen d’anglais était très facile, celui des sciences naturelles facile et l’arabe moyen», résume-t-il. Pour cet élève, passer le concours national de la 9e année de l’enseignement de base constitue une chance, une phase tranchante, à même de décider de tout un avenir. «Cette expérience peut faire passer un élève du seul statut d’élève à celui d’élite en lui ouvrant grandes les portes du lycée pilote. C’est aussi une occasion pour prouver son mérite ; le prouver à soi, d’abord, à ses parents qui peinent à l’épauler, à sa famille, à ses enseignants, à tout le monde ! Etre à l’origine de la fierté de ses parents, voilà une bonne raison pour tenter sa chance !», s’exprime-t-il, avec confiance et sincérité. Quant à Abdelmajid, il a commencé à passer le concours dans le stress ; un stress qui s’est estompé, ipso facto ! «Finalement, il s’agit d’une semaine bloquée comme toutes les autres. Seule la présence des profs me stresse parfois à la moindre toux», avoue-t-il, ironique. Abdelmajid aspire à embrasser la carrière d’ingénieur mécanique. Sa lucidité et son calme l’habiliteront sûrement à vaincre son stress.

Dans cet espace ouvert, au seuil du lycée, un homme et une femme, représentant un collège privé, distribuent des petits trophées symboliques, en guise de reconnaissance et de remerciements en faveur de leurs élèves, participant au concours. Il suffit parfois d’un petit geste de rien du tout pour que la mémoire soit marquée à jamais par la gentillesse de ceux qui nous aiment. Bonne chance à tous, pour le concours mais aussi pour la vie !

crédit photo : © Koutheir KHANCHOUCH
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